« Tu t'enfonces le doigt dans l'œil si tu crois que tu  m'es indispensable. On s'habitue à
                    l'absence, toujours. J'ai déjà pensé le contraire, mais c'est faux. Le temps prend le
                    dessus, le temps  efface  tout, absolument tout. La  douleur,  les déceptions. Alors
                    efface moi, et je t'effacerais,  je m'y  ferai,  on s'y  fera très  bien tous  les deux.»
          




On a souvent tendance à croire que le passé est le passé. Qu'on ne le reverra plus jamais. Comme s'il étais inscrit sur une ardoise magique et que l'on avais effacé. On croit aussi qu'avec les années, on a passé à la trappe ses erreurs de jeunesse, ses amours de pacotille, ses échecs, ses lâchetés, ses mensonges, ses petits arrangements, ses forfaitures.On se dit qu'on a bien tout balayé. Bien fait tout glisser sous le tapis.On se dit que le passé porte bien son nom: Passé. Passé de mode, passé d'actualité, dépassé,enterré. On a commencé une nouvelle page. Une nouvelle page qui porte le beau nom d'avenir. une vie qu'on revendique, dont on est fier, une vie qu'on a choisie. Alors que dans le passé, on ne choisissait pas toujours. On subissait, on étais influencé, on ne savait pas quoi penser, on se cherchait, on disait oui, on disait non, on disait le mot chiche sans savoir pourquoi. c'est pourquoi on a inventé le mot "passé": pour y glisser tout ce qui nous gênait, nous faisait rougir ou trembler.Et puis un jour, il revient.Il emboutit le présent.S'installe.Pollue.Et finit même par obscurcir le futur..